Syndrome de SWEET
Le syndrome de Sweet (SS) ou
Dermatose aiguë fébrile
neutrophilique est une dermatose rare, récidivante, caractérisée
par la survenue de plaques papuleuses
inflammatoires douloureuses, associées à une fièvre, des arthralgies et
une hyperleucocytose.
CLINIQUE
Prodromes : Infection fébrile du tractus respiratoire
supérieur, symptômes gastro-intestinaux
(diarrhée), amygdalite, syndrome
pseudo-grippal, une à trois semaines avant la survenue des lésions
cutanées.
Manifestations extra-cutanées : Les lésions peuvent être sensibles ou douloureuses.
Fièvre, céphalées, arthralgies, malaise général.
Aspects cliniques : Papules ou nodules douloureux,
rouge
ou rouge violacé coalescents formant
une plaque régulière, inflammatoire,
bien délimitée à extension centrifuge avec dépression centrale.
L'intensité de la
réaction œdémateuse peut être responsable d'un aspect pseudo-vésiculeux.
Association possible à de minuscules pustules. En cas d'association à une leucémie,
des
lésions bulleuses peuvent être observées,
mimant un pyoderma gangrenosum.
Topographie : II peut s'agir d'une lésion unique ou de
lésions multiples, asymétriques. Les atteintes les plus fréquentes
concernent le visage, le cou, les extrémités des membres supérieurs;
mais également les extrémités des membres inférieurs où les lésions sont
volontiers profondément situées et peuvent ressembler à une panniculite
ou un érythème noueux. Les lésions du tronc sont rares. Il existe des
formes disséminées et généralisées.
Atteinte muqueuse Conjonctivite, épisclérite,
inconstantes.
Une altération de l'état général est possible.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Numération formule sanguine Présence d'une
hyperleucocytose avec polynucléose neutrophile. Vitesse de sédimentation
Élevée.
Histopathologie cutanée L'épiderme est habituellement
normal mais peut être le siège de pustules sous-cornées. Il existe un
œdème massif des papilles dermiques associé à un infiltrât leucocytaire
dense du derme profond. Cet infiltrat est diffus ou périvasculaire,
constitué de polynucléaires neutrophiles, parfois associés à des
éosinophiles et des cellules lymphoïdes. Il n'existe ni leucocytoplasie
ni signes de vascularite. L'infiltrat neutrophilique peut également
s'observer au niveau épidermique.
EVOLUTION ET PRONOSTIC
Non traitées, les lésions s'étendent sur une période de
quelques jours à quelques semaines, et peuvent guérir sans cicatrice
après quelques semaines ou quelques mois. Le traitement par prednisone
par voie orale entraîne une résolution des lésions en quelques jours.
Des rechutes surviennent chez 50 % des patients, atteignant souvent les
zones antérieurement lésées. Certains cas sont décrits dans les suites
d'infections à Yersinia ou sont associés à une leucémie aiguë myéloïde,
une prolifération myéloïde transitoire, diverses tumeurs malignes, des
rectocolites hémorragiques et des gammapathies monoclonales bénignes.
PRISE EN CHARGE
Eliminer une infection.
Prednisone 0,5 à 1 mg/kg/jour, posologie progressivement
réduite sur 2 à 3 semaines ; dans d'autres cas, on peut observer une
réponse au traitement par la colchicine 1mg/j 3 semaines, les AINS,
dapsone: 100 mg/jour, ou par iodure de potassium (600mg à 1,2 g/j).
Professeur Mohamed Denguezli
Faculté de médecine Ibn El Jazzar
Sousse - Tunisia |